La maladie ou syndrome de l’œil sec
Retrouvée dans plus de 10% de la population dans une forme plus ou moins sévère, le syndrome de la sécheresse oculaire est probablement le motif médical de consultation le plus fréquemment rencontré dans un cabinet généraliste d'ophtalmologie. Il se définit par une perte de l'équilibre lacrymal entraînant des symptômes oculaires tels que brûlures, larmoiements, picotements, sensation de sable dans l'œil, sensibilité à la lumière. Le film lacrymal a une épaisseur de 2 à 5,5 microns d'épaisseur !!
Il est composé de 3 couches:
- Lipidique, la plus superficielle produite par les glandes de Meibomius se trouvant dans le tarse(cartilage)palpébral. Elle réduit l'évaporation des larmes.
- Acqueuse, la plus épaisse produite par la glande lacrymale principale et les glandes accessoires de la conjonctive
- Mucinique, la plus profonde produite par les cellules caliciformes de la conjonctive et qui permet un bon étalement de larmes.
La plupart des patients vont se plaindre d'au moins un des symptômes du syndrome sec mais de temps en temps les patients ne savent pas bien vous expliquer ce qui ne va pas bien et souvent ils peuvent signaler une simple vision floue à certains moments de la journée.
J'effectue alors le plus souvent un test d'hydratation qui révélera spécifiquement dans 100% des cas le problème de surface oculaire. Nous avons toute une panoplie de collyres hydratants, de gels, de pommades qui vont pouvoir être utilisés en association pour améliorer sensiblement les symptômes de la sécheresse oculaire.
Dans le cas d'un dysfonctionnement des glandes Meibomiennes, drainer les glandes par des massages après chauffage en profondeur des paupières par un masque spécial peut s'avérer très utile.
À un stade plus évolué, la mise en place de bouchons intra canaliculaires peut s'avérer d'une grande aide en retenant les larmes dans l'œil.
Idéalement, on trouvera pour chaque patient la bonne association de collyres, la mise en place de bouchons, l'hygiène des paupières l'ajout de cyclosporine collye dans les cas les plus sévères.
Avec l'utilisation intensive des écrans, on est amené à voir de plus en plus de patients se plaignant de syndrome sec que l'on pourrait plutôt appeler syndrome inflammatoire de la surface oculaire, ou instabilité du film lacrymal. Il ne faut pas ignorer ni mimiser ces symptômes qui peuvent devenir vraiment invalidants.